Quand un directeur de la succursale de la TAP à Paris met en cause les droits des employés qui travaillent sous ses ordres, en procédant au licenciement d'une déléguée syndicale (Annabelle Rodrigues), il commet un acte qui reflète son incapacité à gérer l'entreprise, l'absence de pudeur et de démocratie. Mais lorsque ce Directeur refuse à la presse le droit de traiter le sujet comme elle l'entend, en donnant son opinion sur le sujet, cela signifie qu'il existe encore des entreprises publiques dirigées par des nostalgiques de la période antérieure au 24/04/1974.
C'est ce qu'il ressort de ce qui s'est passé dernièrement avec la Direction de la TAP à Paris, qui a porté plainte contre Luis Ferreira, responsable du comité de soutien à la déléguée syndicale licenciée et qui a impliqué dans l'histoire José Guerreiro, chef de rédaction du site Luso.fr, un site dédié à la communauté (portugaise). José Guerreiro ayant été par la suite convoqué par les autorités.
Monsieur Le Directeur, où vous croyez-vous ? Vous savez, ce bout de terre c'est la France, un pays où la démocratie a ancré ses racines depuis très longtemps, et comme vous devez certainement le savoir, c'est le pays des droits de l'homme. Tout le monde le sait, et vous même ne pouvez l'ignorer, mais apparemment, que vous voulez occulter. Pourquoi avez-vous porté plainte contre Luis Ferreira et contre José Guerreiro, et avez laissé en paix tous les journaux, radios, TV qui ont parlé de l'affaire ? A cause du contenu des messages transmis, ou bien parce qu'ils sont moins puissants que ces derniers ? A mon sens, soit on porte plainte contre tous, soit contre personne. Franchement, je ne comprends pas.
Non, Monsieur Le Directeur, vous n'avez pas bien agi dans ce dossier, et ce, dès le début. Vous avez eu tort de licencier une déléguée syndicale, et vous avez dû annuler le licenciement sur décision Ministérielle. Etant donné que vous n'avez pas dû aimer faire marche arrière, à présent vous voilà à compliquer la vie à un défenseur de la déléguée et à aller jusqu'à faire pression sur un organe de presse : ne pensez-vous pas avoir tout fait à l'envers ? Pour ma part, il me semble que oui...
Où bien pensez-vous que la France est le Portugal de l'époque de Salazar ? A votre place, je n'oublierai pas que la TAP a été fondée par Humberto Delgado, un des plus notoires adversaires au régime Salazariste.
En outre : il s'avère que la TAP est une entreprise d'Etat. Par conséquent elle appartient à tous les portugais, y compris ceux qui vivent en France. Donc, elle m'appartient également. C'est pourquoi, je ne veux pas que la TAP, qui m'appartient un petit peu, soit aux mains d'une personne qui refuse que la presse parle de ce qui s'y passe de bien ou de mal.
Pour toutes ces raisons, moi, António de Oliveira, j'appelle tous les responsables de la TAP et le gouvernement portugais à vous licencier à juste titre, à savoir, sans une retraite en or.
Quand je pense qu'il existe encore des entreprises portugaises dirigées par des gens avec une telle mentalité... j'en ai la chair de poule.
Si une fois informés de ce qui se passe à Paris, les dirigeants de la TAP laissent les choses en leur état, s'ils maintiennent le Directeur à son poste, toujours prêt à des réactions intempestives, c'est que réellement la démocratie va mal au Portugal.
Osons espérer que ce n'est pas le cas...
Antonio de Oliveira
Directeur du journal Portugal SEMPRE
Texto e imagens - LUSO.FR